La première rencontre de la Table de concertation des groupes de femmes de la Mauricie Bois-Francs a eu lieu le 7 décembre 1982. On y retrouvait 14 organisations telles que : Le Pont, le Comité condition féminine de l’UQTR, l’AFEAS Région de la Mauricie, le Club des Femmes de Carrière, La Rose des vents – Drummondville, le Centre des femmes de Shawinigan, l’AFEAS Région de Nicolet, Le Toit de l’Amitié – La
Tuque et d’autres organisations. Cette 1ère rencontre se fait avec le soutien du Conseil du statut de la femme.
Les femmes présentes se sont alors posé la question « pourquoi une table de concertation régionale ? ». Les participantes en sont venues à la conclusion qu’un tel regroupement serait pertinent pour : échanger
des informations et les services qu’elles offrent et ainsi favoriser la collaboration et éviter le dédoublement de ceux-ci; se former à partir des expériences des autres groupes ou d’autres ressources extérieures; faire
ensemble une réflexion sur la condition féminine; développer des liens de solidarité, s’apporter mutuellement des appuis aux actions ou revendications et avoir plus d’impact.
Les groupes de femmes de la région 04 ont alors décidé de se réunir quelques fois par année pour des rencontres régulières de types « échanges », des rencontres thématiques ponctuelles en tenant compte
de l’actualité politique et des sessions de formation selon les besoins exprimés par les groupes membres de la Table.
En 1983, la Table travaille sur le dossier « politique familiale ». Elle a, entre autres, envoyé une lettre au ministre Lazure, Ministre délégué aux Relations avec les citoyens et citoyennes, lui demandant de rendre
publique le plus tôt possible sa politique et d’organiser une consultation à laquelle seraient invités les groupes de femmes. Le regroupement se voit également accorder une subvention du secrétariat d’État (programme Promotion de la femme), afin de couvrir les frais de transports et de gardiennage pour les femmes participantes aux rencontres. Un Comité de gestion est formé de représentantes des groupes membres de la Table; elles gèrent la subvention et voit à la planification des activités avec un support de la représentante de Consult’action.
Dans les années suivantes, la Table s’implique dans plusieurs dossiers, fait diverses représentations et développe/offre des outils pour ses membres, tel que :
♀ Demande de modification de la loi de l’Aide sociale afin de vraiment permettre aux femmes chefs de famille et bénéficiaires d’aide sociale, un retour aux études ou sur le marché du travail (envoi
d’une lettre à la ministre de la Main-d’œuvre, Pauline Marois);
♀ Projet de loi C-70 : visait à désindexer les allocations familiales (appuyer la coalition pour les Allocations familiales);
♀ Comité ad hoc sur la régionalisation (défendre les intérêts de l’ensemble des groupes communautaires de la région 04);
♀ Comité sur l’appauvrissement (développer une analyse commune de l’appauvrissement; consolider et développer une solidarité régionale; établir des liens avec les autres régions du Québec);
♀ Rédaction d’un bulletin de nouvelles régionales féministe des groupes de la Table;
♀ Diverses formations (approche féministe, communication, stratégie politique, femmes et
pauvreté, etc.).
De 1985 à 1994, la Table subventionne des projets de ses membres qui favorisent la mise en commun d’informations et/ou d’expériences régionales; et/ou suscite une réflexion commune aux groupes de
femmes de notre région; et/ou permet la réalisation d’instrument de travail ou de réflexion, soit à portée ou caractère régional, soit utilisables par la majorité des groupes membres de la Table. Ces financements
couvrent : les frais de déplacement; l’assistance technique, soit l’élaboration d’instrument, l’impression, le papier, les timbres, etc.
En 1990, des représentantes de la Table rencontrent le Secrétariat d’État avec les autres tables de concertation de la province. Les priorités retenues pour les années 91-92 sont : la violence conjugale, la
pauvreté des femmes, la justice sociale, l’égalité économique dans toutes les sphères et les femmes doublement défavorisées.
La Table de concertation des groupes de femmes de la Mauricie Bois-Francs termine cette première décennie d’existence avec 53 groupes membres et a permis à celles-ci de : se connaitre, savoir ce qui
s’organise en région (mettre sur pied des activités complémentaires), échanger sur leurs objectifs, fonctionnement, activités, bons coups, difficultés, etc., s’appuyer pour des démarches et organiser des
journées d’informations.