Dans le cadre de sa mobilisation pour une relance économique féministe, la TCMFM avait mis l’emphase sur la problématique du manque de places en garderie, sur laquelle elle avait été interpelée, quelques semaines plus tôt, par un groupe de citoyennes et mères qui avaient besoin de soutien afin de diffuser leur message.
Depuis, l’équipe continuait à suivre le dossier avec attention, notamment car le lien avec le projet Femmes&Emploi, porté par la TCMFM depuis 2018, est sans équivoque. Plus récemment, avec le grand succès du mouvement #Maplaceautravail, une initiative nationale implantée en région grâce à des portes-parole, mères et sans solution de garde pour leurs enfants, la TCMFM a été interpelée afin de mettre de l’avant les conséquences du manque de places en garderie sur l’emploi des femmes.
À cet effet, et toujours pour donner la parole aux femmes qui subissent ces impacts, un sondage a été réalisé sur la page Facebook Le manque de places en garderie en Mauricie!, qui regroupe à ce jour (25 mars 2021) 435 membres, mères, pères et citoyennes qui se soucient de cette problématique.
Après moins de 24h, 93 personnes, soit 21% des membres du groupes, avaient répondu au sondage.
Faits saillants du sondage (des regroupements ont été effectués pour en faciliter la lecture) :
♀ Dans 43 % des cas, c’est la mère qui reste à la maison pour s’occuper des enfants tandis que papa travaille ;
♀ Dans 17 % des cas, une ou plusieurs solutions de garde précaires ont été trouvées pour permettre le retour au travail : grands parents, amis, autres proches, et/ou halte-garderie privée (cette dernière solution étant très dispendieuse et peu accessible à toutes et tous) ;
♀ 16 % des familles ayant répondu bénéficient encore de leur congé parental à l’heure actuelle mais ont déjà de lourdes conséquences psychologiques et émotionnelles face à la crainte de ne pas trouver de service de garde à temps pour le retour au travail ;
♀ Dans 8 % des cas, les deux parents ont adapté et/ou réduit leurs heures de travail afin de partager la charge des soins aux enfants ;
♀ 5 % sont des mères monoparentales incapables de retourner au travail ;
♀ 4 % sont des mères qui télétravaillent ou étudient à distance tout en se chargeant des enfants à temps plein ;
♀ 3 % dont des familles qui ont trouvé une place après plusieurs mois d’angoisse et d’impacts économiques, psychologiques et affectifs ;
♂ 2 % sont des pères qui restent à la maison tandis que maman travaille ;
♂ 1 des répondants est un père qui télétravaille ou étudie à distance tout en se chargeant des enfants à temps plein.
Pour aller plus loin, cela signifie que, sur les répondantes et répondants :
♀ Ce sont 53 % de mères qui ont un impact sur leur carrière ;
♀ 41 % de familles anticipent des difficultés : soit la fin de leur RQAP, soit l’impossibilité de continuer avec des soutiens précaires, bien qu’elles ne les rencontrent pas encore ;
♀ En recoupant les données précédentes, on peut prévoir que ce serait jusque 86 % de femmes parmi les répondantes qui risquent un impact négatif sur leur carrière si les 41 % de familles qui anticipent des difficultés ne trouvent pas de solution durable.
♂ Ce sont 3 % des pères qui ont un impact sur leur carrière.
D’autres faits saillants :
- 2 femmes indiquent que malgré un salaire plus élevé que celui de leur conjoint, elles ont fait le choix de mettre leur carrière sur pause pour que le conjoint ne risque pas de perdre définitivement son emploi : cela démontre que les pères rencontrent des situations discriminantes au travail lorsqu’ils souhaitent bénéficier de mesures de conciliation travail-famille.
- 2 mamans ont réorienté leur carrière en ouvrant leur propre service de garde en milieu familial
- Des mères se retrouvent sans aucun revenu à la fin de leur RQAP
- Des parents se résignent à utiliser les services d’une halte garderie privée lorsque nécessaire, bien qu’ils soient dispendieux
- Toutes et tous ont en commun : l’angoisse, les problèmes financiers et le stress lié.
Les médias ont décidé de se saisir de l’enjeu. La TCMFM demeurera en appui à ces femmes jusqu’à ce que le gouvernement consente à prendre les mesures qui s’imposent !