L’égalité femmes-hommes et l’égalité entre toutes les femmes : un long chemin reste encore à parcourir

Nous vous invitons à découvrir cet article paru dans le « Mémo de la corpo » de la CDC de Trois-Rivières, paru le 25 novembre 2020 :

L’année 2020 était une année de Marche Mondiale des Femmes. Une année où de nombreuses actions devaient s’organiser pour mettre en lumière les obstacles systémiques qu’elles rencontrent, autant que pour rappeler les apports des femmes à la société, tant sur les plans territoriaux, régionaux et provinciaux, qu’à l’international.

Pandémie oblige, l’agenda féministe a quelque peu été bousculé. Pour autant, les militantes québécoises demeurent actives et optimistes : qu’à cela ne tienne, les actions de la Marche mondiale des femmes se poursuivront en 2021, et une action de clôture aura lieu le 17 octobre de l’année prochaine, pour marcher, toutes ensembles, dans Lanaudière.

Comme à chaque année, la Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie et ses membres joindront leurs voix, et démontreront leur appui, dans le cadre de la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes[1], du 25 novembre au 6 décembre. Ce n’est pas un hasard si l’élimination des violences faites aux femmes est demeurée, pour la 5e action internationale, une des cinq revendications officielles[2] de la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes.

Nous vivons dans une société patriarcale au sein de laquelle la violence continue de toucher davantage les femmes, un constat qui s’exacerbe lorsqu’on parle de femmes à la croisée des oppressions : immigrantes, racisées, autochtones, LGBTQIA2+, en situation de handicap… autant de situations sur lesquelles se fondent des discriminations et qui favorisent la pratique d’abus à l’endroit de ces femmes. Les statistiques sont éloquentes : dans quel milieu est-on le plus à risque d’être victime d’un féminicide ? Dans le « confort » de nos propres foyers[3] !

Dans cette société, les filles et les femmes demeurent piégées dans des rôles traditionnels de soumission et de soins à prodiguer, souvent au détriment de leur propre bien-être. Celles qui entendent sortir de ce modèle et revendiquer l’accès aux instances décisionnelles, à de meilleures conditions salariales et à la reconnaissance de leurs compétences sont rapidement marginalisée et prises à parti tant dans les médias que sur les réseaux sociaux, faisant face à de multiples agressions verbales. Et que dire de l’actualité relayée au long de cette année et qui a constamment remis en question les droits que les femmes avaient durement acquis pour l’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive, incluant l’accès à l’interruption volontaire de grossesse ? Non seulement du chemin reste à parcourir, mais les femmes doivent constamment défendre les quelques gains qu’elles ont fait au cours de l’histoire, quel que soit le pays d’où elles viennent, et qu’on menace de leur retirer dès que l’occasion se présente.

Le 6 décembre prochain, triste anniversaire de l’attentat féminicide de Polytechnique, les membres de la Coordination du Québec pour la Marche mondiale des femmes (CQMMF), dont la TCMFM fait partie, se mobiliseront dans les dix-sept régions de la province afin de présenter et diffuser largement la revendication pour l’élimination de la violence :

Reconnaitre toutes les formes de violences faites aux femmes, les dénoncer, et contribuer à leur élimination, notamment en déployant une campagne nationale de sensibilisation en partenariat avec les organismes d’action communautaire autonome offrant des services spécifiques aux femmes et en rehaussant le financement à la mission globale de ces derniers.

Les premiers impacts de la pandémie ont été documentés très tôt par les groupes de femmes, notamment par les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence et les centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) qui ont fait face à une recrudescence des demandes de prise en charge autant qu’à une inquiétude face à une situation dans laquelle de nombreuses femmes étaient enfermées avec leur agresseur, sans possibilité de joindre les ressources d’aide.

Les luttes pour les droits des femmes et des conditions de vie décentes sont donc tout aussi nécessaire qu’elles l’étaient lorsque les premières féministes ont fondé des mouvements et porté les revendications qui y étaient associées. Pour une année encore, donc, Résistons pour vivre, et marchons pour transformer !

Laura Goujon,

Agente de projets, Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie


[1] Plus d’informations : <https://12joursdaction.com/qui-sommes-nous/notre-campagne>

[2] Plus d’informations : <http://cqmmf.org/images/adaptive/medias/revendications-22-02-2020.pdf>

[3] Source : outils d’éducation populaire de la CQMMF <http://cqmmf.org/outils-deducation-populaire.html>